ÉOLIENNES : LA GRANDE ARNAQUE
C. GERONDEAU
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25 janvier 2008
Selon la légende, l'Ouest américain était
autrefois parcouru de chasseurs de primes. C'est désormais
notre pays qui est sillonné de chasseurs d'un tout autre
genre. Ceux-ci ne font pas métier de la poursuite de bandits,
mais de signatures. Le jeu consiste à obtenir de la part
des 36 000 maires que compte notre pays l'autorisation de construire
des éoliennes sur leur territoire. La recherche est sans
aucun risque, le profit est garanti par l'Etat et payé
par EDF, et la récompense d'une ampleur à laquelle
n'auraient jamais osé rêver les desperados du Far-West.
Une transaction vient en effet de défrayer la chronique.
Le groupe Suez a racheté il y a quelques jours 50,1 % de
la " Compagnie du Vent " pour un montant de 321 millions
d'euros, valorisant cette entreprise à quelques 640 millions
d'euros. Ce serait là une transaction banale, si la "
Compagnie du Vent ", spécialisée dans la promotion
d'éoliennes, n'était une PME de 60 salariés
dont le chiffre d'affaires n'excède pas aujourd'hui 11
millions !
Bien entendu, ce n'est pas l'activité actuelle de l'entreprise
qui a pu justifier un seul instant le montant mirobolant payé
par Suez. Ce que celui-ci a valorisé à un tel niveau,
c'est le portefeuille des accords obtenus auprès de maires
ruraux par le promoteur et fondateur de la " Compagnie du
Vent ", un certain Jean-Michel Germa. Celui-ci, qui possédait
l'autre moitié de la " Compagnie du Vent ", est
donc aujourd'hui à la tête d'une fortune d'au moins
300 millions d'euros.
Le nombre de signatures recueillies par l'intéressé
est évidemment confidentiel, mais la presse s'accorde généralement
à estimer que les accords obtenus portent sur un total
de 2000 Mégawatts, ce qui valorise chaque Mégawatt
à plus de 300 000 euros. Une " ferme " éolienne
(belle appellation
) comprend d'habitude de 6 à 10
éoliennes, et sa puissance totale varie de 12 à
30 Mégawatts. Le calcul est donc vite fait. La valeur de
chaque signature obtenue varie de plus de 3 millions d'euros pour
les projets " modestes " à près de 10
millions pour les plus grands, le tout en toute légalité
et sans le moindre risque.
On comprend que les " chasseurs de signature " se comptent
désormais par centaines, et que l'on commence à
parler des fortunes ainsi bâties en quelques années
sinon en quelques mois. Le Magazine " Challenges " cite
ainsi un certain M. Paris Mouratoglu dont le portefeuille est
évalué à 660 millions d'euros, un M. François
Pélissier, qui s'est lancé dans le " business
" éolien il y a 4 ans seulement et dont la fortune
atteindrait aujourd'hui 125 millions, etc. Tous d'illustres inconnus
dont les gains outrepassent dans des proportions qui défient
l'imagination les salaires et les stock options des dirigeants
de nos grandes entreprises qui défraient la chronique.
Par dizaines sinon par centaines, pharmaciens, dentistes, ingénieurs,
artisans, agriculteurs, etc., ont tout abandonné pour participer
à cette ruée vers l'or des temps modernes, et on
les comprend. Comme le déclare l'un de ces heureux promoteurs
: " Il s'agit d'un business model parfait : un contrat de
quinze ans avec un client unique qui paye à 30 jours :
EDF ".
Ce qu'on comprend moins en revanche, c'est comment un pays tel
que le nôtre, réputé civilisé et développé,
a pu mettre en place les conditions d'une aussi grande arnaque
sur le dos du consommateur d'électricité qui devra
en définitive payer l'addition.
Pour comprendre comment nous avons pu arriver à une telle
aberration, un retour en arrière est nécessaire.
Tout a commencé il a trois décennies en Allemagne,
lorsque le mouvement vert a pris son essor. Les " Grunen
" avaient une obsession : la phobie du nucléaire.
Etant parvenus au pouvoir, ils ont imposé le renoncement
aux centrales atomiques. Non seulement il n'est plus question
d'en construire Outre-Rhin, mais celles qui existent doivent être
progressivement démantelées de telle sorte que nos
voisins ont désormais une politique énergétique
à deux faces.
Parce qu'ils ont besoin d'électricité, ils construisent
en grande quantité et en toute discrétion des centrales
à gaz et à charbon, émettrices massives de
gaz à effet de serre. Mais, pour le masquer, ils ont couvert
leur territoire d'éoliennes qui sont essentiellement des
leurres. En Allemagne comme ailleurs, les éoliennes sont
des sources intermittentes qui ne fonctionnent que lorsqu'il y
a du vent, c'est-à-dire un quart du temps en moyenne. Il
faut donc, l'essentiel du temps, avoir recours à des centrales
thermiques polluantes. Comme l'a déclaré à
propos du Danemark Anne Lauvergeon, la Présidente d'AREVA
: " L'hydraulique et le nucléaire sont des énergies
qui fonctionnent en base, c'est-à-dire par tous les temps.
L'éolien et le solaire sont des énergies d'appoint.
Elles ne produisent que quand il y a du vent et du soleil. Elles
nécessitent donc la mise en place de " back-up ".
Le pays qui a le plus développé l'éolien
est le Danemark avec 13 % d'éolien dans son bilan énergétique.
Il y a ainsi 13 % de centrales au fuel qui démarrent quand
le vent ne souffle pas. Ce n'est pas une façon efficace
d'éviter la pollution de l'atmosphère ". (
Revue " Défense n° 117 sept-oct 2005").
Il ne faut donc pas s'étonner que les Allemands, avec
10 tonnes de gaz carbonique émises par habitant et par
an contre 6 pour nous, soient les plus grands pollueurs d'Europe
pour avoir appliqué la politique de leurs écologistes.
Avec une dizaine d'années de décalage, les Verts
français ont suivi leurs homologues germaniques et sont
devenus les ardents propagandistes du mythe des énergies
renouvelables. Mais notre situation n'est pas du tout celle de
l'Allemagne. Grâce à une génération
de grands ingénieurs précurseurs, près de
80 % de notre électricité est produite par un parc
nucléaire très largement dimensionné et 15
% le sont par nos équipements hydrauliques, de telle sorte
que, la plupart du temps, nous n'avons aucun besoin de capacité
supplémentaire. Bien au contraire, nous sommes de très
loin le premier exportateur mondial d'électricité,
avec 345 jours de balance positive sur 365. Les éoliennes
apparaissent alors clairement pour ce qu'elles sont : à
la fois la conséquence et l'alibi du refus du nucléaire.
La vérité, c'est que Nucléaire et Eoliennes
sont antinomiques.
De surcroît, fait sans précédent, notre consommation
d'électricité a cessé de s'accroître
depuis 4 ans. Elle s'est chiffrée en effet à 480
Terawattheures en 2007, soit au même niveau qu'en 2004.
Contrairement à ce qui peut éventuellement se passer
ailleurs, la construction d'éoliennes est donc inutile
dans notre pays, puisqu'elles ne répondent à aucun
besoin, la durée de vie de nos centrales nucléaires
ayant été prolongée de plusieurs décennies.
Il n'empêche. Aveuglés par leur idéologie,
les " Verts " français ont repris sans réfléchir
les arguments de leurs homologues étrangers. Leur comportement
paraît d'autant plus illogique qu'ils préconisent
par ailleurs une réduction de notre consommation électrique
de l'ordre de 20 % en 2020, ce qui accroîtrait encore notre
excédent (hypothèse Négawatt). Mais il est
vrai que leur objectif réel est d'obtenir la fermeture
de nos centrales nucléaires.
Les Verts n'ont pas été les seuls, et l'invraisemblable
situation qui est aujourd'hui la nôtre ne pourrait se comprendre
si l'on ne prenait en compte l'action - ou l'inaction - d'autres
parties prenantes dont le rôle a été majeur.
Au premier rang de ceux-ci figurent les promoteurs d'éoliennes.
Membre du " Syndicat des Energies Renouvelables " (SER),
l'association " France Energie Eolienne " (FEE) fait
ce qu'il faut pour défendre sa cause. Disposant de moyens
considérables, rarement lobby aura été aussi
bien organisé. Mais rarement lobby aura autant travesti
la réalité comme chacun peut s'en rendre compte
en consultant son site internet.
Dès la première page, l'électricité
éolienne est présentée comme permettant de
" préserver nos ressources fossiles et d'éviter
l'émission de gaz à effet de serre, responsables
du dérèglement climatique qui a déjà
commencé à altérer certains paysages de manière
irréversible, à menacer diverses espèces
de la faune et de la flore mondiale, et à entraîner
des modifications climatiques qui vont impliquer des exodes massifs
de population ! " Omniprésent, l'argument de la lutte
contre le réchauffement climatique est donc le mensonge
fondateur, puisque que 95 % de notre électricité
sont d'ores et déjà émis sans aucun rejet
de gaz à effet de serre.
Il n'est pas le seul. On apprend aussi dans les mêmes documents
que l'électricité éolienne nous garantit
une " sécurité d'approvisionnement " alors
que les éoliennes fonctionnent l'équivalent d'un
quart du temps et de manière aléatoire, détail
passé sous silence pour des raisons évidentes :
la faiblesse rédhibitoire des éoliennes, c'est qu'il
est impossible de compter sur elles, et qu'elles constituent une
fausse solution face à des besoins qui sont permanents.
On apprend encore sur le même site que les éoliennes
sont un succès au Danemark, alors que ce pays vient d'en
arrêter l'implantation en 2006 car il n'arrivait plus à
gérer une énergie aussi intermittente.
Qu'un organisme de lobbying puisse mentir autant n'étonnera
peut être pas grand monde. Mais que la structure officielle
en charge de guider les pouvoirs publics et l'opinion reprenne
à son compte ces contrevérités et les amplifie
au lieu de les contrer est beaucoup plus grave. On peut lire en
effet dans les publications que l'ADEME consacre au sujet : "
De nombreuses espèces animales et végétales
vont disparaître. Il est primordial de ralentir et d'atténuer
les perturbations liées à l'effet de serre. Il faut
donc diminuer notre production de gaz carbonique. L'utilisation
des énergies renouvelables va dans ce sens. L'énergie
éolienne est dans ce domaine très prometteuse ".
En d'autres termes, il s'agit d'un " copié-collé
" des affirmations fallacieuses citées plus haut.
Emporté par son militantisme, l'organisme public affirme
aussi que chaque éolienne de 2 mégawatts "
alimente 2000 foyers " sans préciser ce qui survient
les trois quarts du temps où elle ne fournit pas d'électricité.
Un récent sondage (IPSOS décembre 2007) a d'ailleurs
mis en évidence que la majorité des Français
pensait que les éoliennes fonctionnaient les trois quarts
du temps. Seuls 14 % savent qu'elles ne produisent de l'électricité
qu'un quart du temps. Près de neuf Français sur
dix sont donc maintenus dans l'erreur, ce qui n'a rien d'étonnant
puisque les organismes officiels leur cachent la vérité
!
L'ADEME va même plus loin lorsqu'elle se place sur le plan
esthétique, ne craignant pas d'affirmer que " les
éoliennes offrent la possibilité de créer
de nouveaux paysages comme dans les siècles passés
les aqueducs (Le Pont du Gard sans doute), les viaducs ferroviaires
ou les moulins à vent ".
La comparaison prêterait à sourire si le sujet n'était
très grave. Il y a peu de temps encore, l'automobiliste
qui traversait le Massif Central entre Clermont-Ferrand et la
Méditerranée par l'autoroute A 75 pouvait voir l'un
des plus beaux paysages d'Europe. Camaïeux ininterrompus
de prés, de forêts et de landes parsemés de
rares habitations, les panoramas successifs se déroulaient,
plus séduisants les uns que les autres, façonnés
par le travail des innombrables générations qui
nous ont précédés.
Hélas, il faut maintenant parler au passé ! De
part et d'autre du parcours, de gigantesques éoliennes
commencent à agiter leurs bras monstrueux et à rendre
impossible la contemplation des paysages que nous ont légués
nos prédécesseurs. Il faut savoir que les installations
récentes, hautes comme des immeubles de 40 étages,
ont 150 à 180 mètres de haut et sont visibles à
dix kilomètres à la ronde, hors de toute proportion
avec nos villages, nos monuments et nos sites (cf. illustration
jointe). Chacune de ces éoliennes nécessite des
fondations de béton armé de plus de 1000 tonnes
et il faut des convois spéciaux pour transporter leurs
mâts. La densité des implantations prévues
est enfin telle que leur présence dans nos paysages va
devenir la règle. Nous ne sommes qu'au début d'une
catastrophe pour notre patrimoine sans précédent
dans notre histoire.
L'ADEME participant ainsi à la désinformation,
on aurait pu croire que les entreprises publiques du secteur de
l'énergie allaient se mobiliser pour contrer celle-ci,
faire connaître la vérité, et épargner
à notre pays des dépenses inutiles. Aucun de ceux
qui travaillent dans ces grandes maisons ne croit en effet un
instant aux contrevérités énoncées
ci-dessus. Tous savent que le nucléaire est la seule source
qui puisse produire massivement du courant sans rejeter de gaz
à effet de serre et que, hors de l'hydroélectricité,
les énergies renouvelables ne peuvent jouer qu'un rôle
marginal.
Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Face au
totalitarisme Vert, les dirigeants successifs de ces grandes entreprises
ont préféré abonder dans le sens des écologistes,
espérant ainsi acquérir la paix pour leurs activités
nucléaires. Nos journaux sont aujourd'hui remplis de publicités
" pleine page " de ces entreprises, illustrées
d'éoliennes destinées à montrer à
quel point elles sont " citoyennes ". Grâce à
elles, les éoliennes sont devenues un symbole de la défense
de l'environnement et il ne faut pas s'étonner qu'ainsi
désinformés, neuf sur dix de nos concitoyens s'y
déclarent favorables, inconscients de ce qui est en marche.
Dans un tel contexte, il ne faut pas s'étonner non plus
de la position de l'administration. Rares en son sein sont ceux
qui sont conscients de la réalité, et ils n'ont
de toute façon pas voix au chapitre, ce qui explique l'adoption
de trois textes successifs qui ont jeté les bases du désastre.
Une loi du 13 juillet 2005 a tout d'abord stipulé que
la part de notre électricité provenant des énergies
renouvelables devrait atteindre 21 % en 2010, c'est-à-dire
s'accroître de moitié en cinq ans, objectif inaccessible
lorsque l'on sait que la seule manière de l'atteindre serait
de doubler notre production hydroélectrique ! Le même
texte a surtout prévu la création de " Zones
de Développement de l'Eolien " (ZDE), ce qui pouvait
laisser croire que les éoliennes seraient dorénavant
implantées dans le cadre d'un plan national en certains
points du territoire seulement, par exemple dans certaines parties
de certains départements nommément désignés.
Sans doute les parlementaires qui ont voté la loi l'ont-il
cru.
Une circulaire catastrophique du 19 juin 2006 est venue lever
cette illusion. Après avoir loué à nouveau
leurs imaginaires vertus, celle-ci instaure la quasi-liberté
d'implantation des éoliennes sur l'essentiel du territoire.
Adressée aux préfets de la totalité de nos
100 départements, elle leur accorde le pouvoir de décider
de la création des ZDE sur proposition des maires. La seule
consigne claire qui leur est donnée est de " veiller
à la cohérence départementale de celles-ci
", ce qui suppose implicitement que chaque département
en comptera un grand nombre. On s'oriente donc vers la création
anarchique de milliers de ZDE, ce qui vide la loi de toute signification.
Au lieu d'être des exceptions, les ZDE sont devenues la
règle. Chaque commune peut devenir une ZDE.
Autrement dit, le feu vert a été donné aux
chasseurs de signatures pour qu'ils puissent démarcher
les maires en faisant miroiter les retombées futures de
la taxe professionnelle, afin que ceux-ci leur confient l'équipement
de leur territoire en éoliennes, et obtiennent du préfet
le classement de leur commune en ZDE. Pourquoi celui-ci le leur
refuserait-il puisqu'il reçoit des instructions vantant
les mérites de l'éolien ?
Il faut en venir maintenant à l'aspect financier des choses.
Le site internet de " France Energie Eolienne " déjà
cité proclame fièrement que " le coût
moyen de l'électricité d'origine éolienne
est passé à environ 4,4 centimes d'euro par kilowattheure
pour une machine de 2 Mégawatts ", ce qui est une
dimension désormais courante en France. Quelles pressions
a-t-il fallu pour qu'un arrêté ministériel
du 26 juillet 2006 garantisse aux promoteurs d'éoliennes
pendant 15 ans un prix d'achat de 8,2 centimes d'euros, c'est-à-dire
presque double du prix de revient, EDF ayant l'obligation d'acquérir
le courant à ce prix, même si elle dispose au même
moment d'électricité nucléaire dont le coût
de revient marginal n'excède pas 0,5 centime d'euro par
kilowatt-heure d'après l'Agence Internationale de l'Energie
?
Chaque éolienne de 2 Mégawatts garantit donc à
son promoteur 360 000 euros de revenu annuel pour un temps de
fonctionnement moyen annuel de 2 200 heures.
Dans le seul département de la Somme, 144 communes ont
déposé des demandes de permis de construire des
éoliennes. 60 ont obtenu une réponse positive à
la date du 30 octobre 2007, pour la construction de plus de 500
éoliennes délivrant une puissance totale de 496
Mégawatts, qui entraîneront donc une dépense
annuelle d'achat d'électricité par EDF de l'ordre
de 100 millions d'euros. 71 communes ont encore leur dossier à
l'instruction, pour une puissance cumulée de 692 Mégawatts.
Si elles obtiennent satisfaction, la dépense correspondante
pour EDF sera de l'ordre de 140 millions d'euros par an, portant
le total annuel à 240 millions d'euros pour le seul département
de la Somme.
Au niveau national, les chiffres font frémir. Les objectifs
officiels fixés par l'arrêté du 7 juillet
2006 étaient d'une puissance installée de 17 500
Mégawatts en 2015. Les travaux du " Grenelle de l'environnement
", fruits de l'alliance contre nature des écologistes
et des lobbys industriels, les ont portés à 25 000
Mégawatts. Quant à l'Europe dont le rôle est
en l'occurrence désastreux, elle vient de fixer à
la France un objectif de 22 % d'énergies renouvelables,
au sein desquelles elle refuse sous la pression des écologistes
d'intégrer l'électricité d'origine nucléaire,
ce qui imposera de porter à 35 000 MW la puissance éolienne
installée sur notre territoire. Le lobby des éoliennes
a donc gagné. Et quand on voit ce qui se passe dans le
seul département de la Somme, rien ne permet de dire que
ces chiffres ne seront pas atteints, voire dépassés.
Les coûts d'achat correspondants par EDF sont faciles à
évaluer. Sur une base de 2200 heures de fonctionnement
par an et d'un prix garanti de 8,2 centimes d'euros, ils s'élèvent
à 3,15 milliards d'euros annuellement pour 17 500 MW installés,
à 4,15 milliards pour 25 000, et à 6,30 pour 35
000, soit le coût d'un à deux réacteurs nucléaires
chaque année. Si l'objectif était de tenter d'obtenir
le silence des écologistes, le moins que l'on puisse dire
est que le prix payé est exorbitant.
Les économies correspondantes seront en effet minimes,
puisque l'électricité d'origine éolienne
se substituera, à de rares exceptions près, à
de l'électricité d'origine nucléaire dont
le coût de revient marginal est très faible. En supposant
que l'économie atteigne 20 % des chiffres cités
ci-dessus, ce qui est au-delà de la réalité,
la dépense inutile pour le consommateur sera donc de l'ordre
de 2,5 milliards d'euros par an dans la première hypothèse,
de 3,3 milliards dans la seconde, et de 5 milliards dans l'hypothèse
" européenne ". Ces sommes correspondent à
un renchérissement de la facture d'électricité
payée par les usagers domestiques de respectivement 10
%, 14 %, et 20 %. Autrement dit encore, de 100 euros par foyer
et par an dans l'hypothèse la plus basse et de à
200 dans la plus élevée.
Il faut savoir aussi que la décision de fixer le prix
d'achat de l'électricité d'origine éolienne
à un niveau aussi élevé a été
prise malgré l'opposition déterminée et publique
de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE), organisme
officiel chargé de veiller à la bonne conduite de
notre politique énergétique qui a estimé
que " le tarif proposé représente un soutien
disproportionné au regard du bénéfice attendu
" (journal officiel du 27 juillet 2006).
Ceci pour rien, si ce n'est pour l'enrichissement sans cause
et dans des proportions inouïes de promoteurs d'autant plus
dépourvus de tout scrupule qu'ils agissent en toute légalité.
Nicolas Hulot et les écologistes ne se doutent certainement
pas qu'en promouvant les éoliennes, ils font la fortune
de promoteurs peu scrupuleux.
Face à de telles perspectives, la conclusion s'impose
: il faut arrêter tout lancement de nouvelles éoliennes,
et le plus tôt sera le mieux. Pour y parvenir, deux modalités
sont possibles, qui ne sont pas exclusives l'une de l'autre. Puisque
ce sont les préfets qui délivrent les permis de
construire, il suffirait en premier lieu qu'ils reçoivent
instruction de geler toute autorisation nouvelle jusqu'à
plus ample information pour que tout s'arrête immédiatement.
Il existe une seconde solution, qui reposerait sur la révision
du tarif d'achat de l'électricité produite par les
éoliennes, puisque c'est la fixation de celui-ci à
un niveau proche du double du prix de revient qui est à
l'origine du désastre actuel. C'est ainsi qu'a procédé
le Danemark lorsqu'il a constaté que la prolifération
des éoliennes sur son territoire et en mer débouchait
sur une situation ingérable du fait des variations brutales
de leur production. Décidé il y a 2 ans, l'abaissement
massif du tarif d'achat de l'électricité d'origine
éolienne s'est traduite par le résultat qu'on pouvait
attendre, c'est-à-dire pratiquement l'arrêt de toute
installation nouvelle. L'industrie danoise de fabrication des
éoliennes fonctionne dorénavant uniquement à
l'exportation, à destination notamment de la France puisque
toutes les éoliennes installées sur notre territoire
proviennent de surcroît de l'étranger, au détriment
de notre balance commerciale et de nos emplois.
S'agissant de notre pays, une division par un facteur de l'ordre
deux du tarif d'achat garanti réglerait la question, mettant
fin à une rente aussi injustifiée qu'inique.
Quelle que soit la solution retenue, l'urgence s'impose, car
chaque mois perdu a pour conséquence des centaines de millions
d'euros de dépenses inutiles que devra acquitter le consommateur
d'électricité au cours des quinze ans à venir,
au détriment d'un pouvoir d'achat qu'on veut améliorer
par ailleurs.
Lorsqu'il a conclu les travaux du " Grenelle de l'environnement
" le Président de la République a déclaré
: "
Je suis contre une forme de précipitation
qui se traduit finalement par la dégradation de l'environnement
Les éoliennes, d'abord sur les friches industrielles, loin
des sites emblématiques
Franchement, quand je survole
certains pays européens, cela ne me donne pas envie. "
Le Président de la République a raison. Les éoliennes
défigurent de manière dramatique nos paysages, et
tout particulièrement les plus beaux d'entre eux. Ce motif
suffirait à lui seul. Allons nous longtemps encore tolérer
sans réagir le saccage d'une part essentielle de notre
patrimoine ?
Mais il s'y ajoute un argument d'ordre économique tout
aussi déterminant. Ne répondant à aucune
nécessité, les éoliennes sont une arnaque
sans précédent dont sont victimes tous nos concitoyens,
à l'exception de ceux qui ont su profiter jusqu'à
présent de l'alliance de l'idéologie écologique
et du poids des lobbys.
Christian GERONDEAU Auteur de

(Ed. Albin Michel)
C. GERONDEAU
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